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MOUVEMENT DES LESBIENNES
LESBIENNES EN MOUVEMENT

Dans le cadre des 40 ans du MLF
Colloque organisé par la Coordination Lesbienne en France (CLF)


1re journée - Modératrice : Odile Debloos

HÔTEL DE VILLE DE PARIS - SAMEDI 23 OCTOBRE 2010
9 h
• ACCUEIL
10 h
• Ouverture par Fatima Lalem, adjointe au maire de Paris, chargée de l’égalité femmes-hommes
10 h 15
• Présentation de la Coordination lesbienne en France et du colloque
Épigraphe
 Wittig
Années 70 et 80 : la fabrique des idées
10 h 40
• Marie-Jo Bonnet Révolution et/ou réformisme homosexuel dans les années 1970
Née au même moment, en 1971-1972, à Paris et à San Francisco, la révolte homosexuelle s’est exprimée de manière très différente dans les deux villes. Nous nous demanderons si le MLF et les Gouines Rouges ont eu une influence sur la radicalisation du FHAR, sa mixité et ses positions révolutionnaires face à un mouvement nettement plus masculin à San-Francisco et d’emblée réformiste.
11 h
• Suzette Triton La presse des lesbiennes, moteur de notre histoire ?
Du premier journal en 1976 à aujourd’hui, les journaux et revues créés par des groupes de lesbiennes jouent un rôle essentiel dans la circulation des idées, des luttes, des projets. Réflexions autour de quelques titres des années 76 à 85.
11 h 20
• Catherine Gonnard  Mixité, non-mixité : heurts et dialogues d’un mouvement autonome entre 1980 et 2000
Prenant sa double expérience de journaliste et de militante dans le mouvement lesbien féministe et dans le mouvement LGBT comme fil conducteur, elle tentera de réfléchir l’apport mutuel de ces deux mouvements souvent pensés comme antagonistes. Elle s’intéressera aux débats, luttes, réflexions, influences et confrontations qu’ont permis les aller-retour entre les deux mouvements. Au-delà des clivages d’époque, il nous faut maintenant étudier cette diversité des dialogues qui permet de comprendre aussi une partie de la situation actuelle et des enjeux autour de la question queer.
11 h 40
• Natacha Chetcuti  Du féminisme à la critique du système hétérosexuel : itinéraire politique et théorique
L’année de célébration des 40 ans du MLF et son articulation avec les théories issues du lesbianisme est le moment de penser aux lieux de la transmission. Quels liens entre les mouvements de pensées des années 1970-1980 et ceux d’aujourd’hui ? Comment les savoirs critiques à travers le média générationnel se diffusent d’une génération politique à l’autre ? Si l’apport des féminismes a été la contestation des rapports de domination hommes/femmes, l’apport du lesbianisme politique a été la critique de l’hétérosexualité définie comme régime politique. Quel a été le lieu de la transmission de ces avancées conceptuelles pour les générations des années 1990 ? Quelles transmissions pour quelles pratiques ?
12 h
• Michèle Larrouy Comment se repérer dans le foisonnement lesbien
Michèle Larrouy propose de dresser un arbre généalogique des mouvements d’idées de façon ludique en soulignant les liens et filiations entre eux.
12 h 20
• Débat avec la salle (15 mn)
Michèle Larrouy propose de dresser un arbre généalogique des mouvements d’idées de façon ludique en soulignant les liens et filiations entre eux.

puis
Rencontre autour du buffet, visite au stand de la librairie Violette & co.

Utopies et pratiques
14 h
• Chantal Mellies Utopies d’une lesbienne voyageuse
Nous étions le front du refus ; le lesbianisme, la non-mixité, le séparatisme, étaient des choix politiques. Nous rêvions d’inventer notre monde pour changer le monde. Nous devions tout d’abord nous libérer de notre éducation, des rôles inculqués, nous décoloniser. Des terres de femmes, des maisons à la campagne, des lieux de rencontre ponctuels, nous ont rassemblées au Danemark, en Italie, en Grèce, en Espagne, en France, aux USA, en Australie, en Nouvelle-Zélande. Le bouche à oreille, nos désirs, nos utopies, nous ont transportées et transformées. Nous avons appris à vivre et à travailler ensemble, à nous aimer, à trouver et partager l’argent. Nous avons su définir une éthique des relations entre femmes.
14 h 20
• Collectif « Débat Ciné » À propos de l’argent et des lesbiennes
De The L. Word à Fingersmith, de Monster à Robin’s Hood... Débat Ciné propose une réflexion non exhaustive sur la représentation au cinéma des lesbiennes et l’argent évoquée à travers différents thèmes : l’habitat, le travail, les luttes de pouvoir, le racisme, les classes sociales, la culture, les révoltes, les rapports dans le couple, la dépendance économique... Dans le contexte économique actuel, des réalisatrices proposent une autre façon de penser, de construire, de déconstruire notre rapport à l’argent et « Oublier Cheyenne ».
14 h 40
• Anne Beniguel Cineffable : laboratoire d’autogestion, école d’affirmation
En novembre 2010 se tiendra la 22e édition du festival du film lesbien et féministe de Paris, Quand les lesbiennes se font du cinéma, organisé aujourd’hui par Cineffable. Difficile de compter les organisatrices qui se sont succédé au sein d’une équipe renouvelée chaque année depuis l’origine. Ce qui est sûr, c’est que le flambeau se transmet et que les générations s’y côtoient en conservant l’esprit originel : ouverture à l’expression de toutes les lesbiennes, décisions collectives, bénévolat général et autonomie. Quelles sont les clés de cette longévité qui force l’admiration du réseau des festivals LGBT ? Comment une organisation peut-elle fonctionner sur la durée sans hiérarchie, tout en restant ouverte ? Cette ouverture n’en constitue-t-elle pas justement un point crucial ?
15 h
• Brigitte Boucheron Bagdam Espace : lesbien première langue
Après l’épanouissement du mouvement lesbien féministe en France, dans les années 1980-1990, les lesbiennes de la non-mixité, donc de l’indépendance, sont face à un défi de taille depuis le début des années 2000 : maintenir cette indépendance de pensée et d’action, donc continuer à parler lesbien première langue dans le raz-de-marée LGBT et queer. Bagdam Espace lesbien, à Toulouse, est l’un des lieux en France qui relèvent le défi.
15 h 20
Débat avec la salle (15 mn)
Agir sur le monde tel qu'il est
15 h 40

• Groupe LOCs (Lesbiennes of Color) De l’urgence de créer son espace politique
Il y a l’urgence de créer un espace politique féministe lesbien of color qui puisse refléter d’une manière cohérente nos aspirations et notre vécu par rapport, notamment, au milieu féministe et lesbien français : l’invisibilité, prendre la parole et non pas attendre qu’on nous la donne, produire notre réflexion contre le racisme, les fondamentalismes et toutes formes d’oppressions et évoluer sereinement sont les maîtres mots de l’Espace LOCs. D’autre part, disposer de son propre espace devenait un véritable enjeu féministe avec l’objectif de nous positionner clairement comme un espace politique visible dans le mouvement féministe lesbien en Europe et dans le monde. Ainsi espace-locs.fr a vu le jour en janvier 2010. Il est un outil incontournable pour faire connaître, véhiculer nos actions et réflexions où les LOCs s’approprieraient l’espace en contribuant chacune à sa manière.

16 h

Danielle Charest C’est quoi c’est-ti l’hétérosocialité et à quoi ça sert ?
L’hétérosexualité, on connaît bien. Mais l’hétérosocialité, à peu près pas. C’est pourtant le résultat d’une arnaque qui régit chaque instant de la vie des femmes ET des lesbiennes au profit du clan des hommes. L’hétérosocialité sert bien sûr à faire croire que la sexualité hétéro serait « naturelle ». Mais c’est bien loin d’être son seul discours. Elle prétend aussi, par exemple, que les salaires des femmes et des lesbiennes doivent être inférieurs à ceux des hommes. Et en ce moment, l’hétérosocialité se réorganise pour devenir un rouage incontournable du projet néolibéral mondialisé, cet infernal jeu de lego à faire dresser les cheveux sur la tête. Comment pouvons-nous combattre l’hétérosocialité en tant que pièce maîtresse d’une mondialisation terrifiante ?

16 h 20
• Coordination lesbienne en France Mais qu’est-ce qu’elles veulent ?
En 40 ans, les revendications des lesbiennes ont-elles fondamentalement évolué ? Les militantes d’hier et celles d’aujourd’hui sont-elles motivées par les mêmes objectifs ? Quels moyens se donnaient-elles pour faire connaître et imposer leurs revendications ? Et finalement qu’est-ce qui a changé pour nous lesbienness en 40 ans ?
16 h 40
Débat avec la salle (15 mn)
Clôture
17 h
Hommage à Michèle Causse qui a choisi de « dé-naître » le 29 juillet dernier.
17 h 20
Conclusions



2e journée
MAISON DES FEMMES DE PARIS – DIMANCHE 24 OCTOBRE 2010
163, rue de Charenton, 75012 Paris - Métro Reuilly - Diderot

12 h-13 h 30

• Brunch et discussion informelle sur la première journée du colloque et les projets annexes au colloque – Quelles pistes nous ouvre la journée du samedi, quelles envies, quels projets ?

13 h 30-15 h 30 - Expériences

ATELIER 1

• Proposé par Monique Blachon et Henriet Autour de Repaire de Jubilation
Dès les années 80 apparaissent les premiers projets de lieux de vie alternatifs pour lesbiennes âgées. Rêve, utopie, souci d’assurer jusqu’au bout notre indépendance et autonomie. Quelles sont les motivations qui ont fait naître ces projets ? Qu’en est-il advenu ? En 2006, Repaire de Jubilation se lance à son tour dans l’aventure car, disent-elles alors : «Nous faisons le pari que la force que nous avons eue de nous affirmer jusqu’à présent nous aidera encore à résister et à faire naître des Repaires de Jubilation… » Quelles sont les attentes implicites et explicites des lesbiennes qui s’ouvrent à ce projet ? En tirant le bilan de ces 4 années, peut-on aujourd’hui identifier les facteurs de succès et les points bloquants de ce projet ? N’est-il pas assez politique ou l’est-il trop pour certaines ? Est-il suffisant de s’affirmer lesbienne envers et contre tout ? Nous ne voulons pas créer des îlots de privilégiées alors que d’autres n’auraient comme alternative que le mouroir ou le suicide, mais être des socles de résistance à l’« hétérosocialisme», âgisme, classisme, racisme... en initiant des manières différentes de vivre, vieillir et mourir : des lesbiennes de tous âges qui s’unissent pour vivre solidairement jusqu’au bout, Debout !


ATELIER 2

• Proposé par La Barbare La Barbare, un espace de luttes et initiatives politiques et culturelles entre 1998 et 2007
Comment un collectif de lesbiennes et féministes ont autofinancé et géré en non-mixité de façon collective et non-lucrative 2 espaces culturels et politiques publics en Seine-Saint-Denis. Deux espaces de pratiques multiples, où les lesbiennes se sont réunies, ont pu tisser des liens avec d’autres lesbiennes et féministes pour nourrir des réseaux de solidarité et d’action.Des scènes ouvertes musicales et slam, en passant par la création d’un groupe d’autodéfense féministe, un restaurant associatif, la création du groupe activiste de lesbiennes de couleur « Le groupe du 6 Novembre », un lieu d’habitation communautaire, un infoshop/cybercafé, un atelier de bricolage, un labo-photo, des ateliers de danse et de théâtre, un lieu provisoire d’hébergement, un groupe de lesbiennes radicales « Lesbienne Rage », l’organisation de la Marche Lesbienne de 2003, l’édition de la compilation Rebellesound#1 de musiques de féministes et de lesbiennes et tant d’autres initiatives encore... Au travers de réflexions et débats sur l’autonomie des femmes et des lesbiennes, la solidarité, le racisme, la lesbophobie et le féminisme, La Barbare a tenté de créer une socialité affranchie des normes hétéro-patriarcales et a créé ainsi un espace de contreculture. Retour sur ces 9 années d’expériences et d’innovations politiques et culturelles en milieu urbain au travers de témoignages, de films et d’archives pour nous inspirer dans nos luttes de demain.


ATELIER 3

• Images : Deux heures d’images autour des lieux et initiatives lesbiennes.

15 h 30-16 h

• Pause café

16 h-18 h - Réflexions

ATELIER 4

Proposé par Débat Ciné À propos de l’argent et des lesbiennes, la suite
Montage d’extraits de films en rapport avec le thème, suivi d’une discussion.
De The L. Word à Fingersmith, de Monster à Robin’s Hood... Débat Ciné propose une réflexion non exhaustive sur la représentation au cinéma des lesbiennes et l’argent évoquée à travers différents thèmes : l’habitat, le travail, les luttes de pouvoir, le racisme, les classes sociales, la culture, les révoltes, les rapports dans le couple, la dépendance économique... Dans le contexte économique actuel, des réalisatrices proposent une autre façon de penser, de construire, de déconstruire notre rapport à l’argent et « Oublier Cheyenne ».

ATELIER 5

Proposé par Michèle Larrouy Archiver pour transmettre ?
Au cours d’une visite commentée dans les entrailles des archives lesbiennes et féministes (ARCL) Michèle Larrouy évoquera les joies et les affres de la transmission, les espoirs et angoisses de la protection de notre patrimoine immatériel.

ATELIER 6

• Images : Deux heures d’images autour des lieux et initiatives lesbiennes.

18 h-19 h - Conclusions

Actions pour aujourd’hui et pour demain. Chacune sera conviée à évoquer les souhaits, projets, pistes d’action que lui inspire ce colloque de deux jours.


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Dernière mise à Jour : 20 septembre, 2013