Maria Klonaris, l’une des créatrices du duo Klonaris/Thomadaki, est morte soudainement, dans son sommeil, le 13 janvier 2014. Nous étions en pleine fabrication du Printemps lesbien et l’idée d’y associer sa mémoire s’est imposée. Car les liens de « Klonaris/Thomadaki » avec Toulouse remontent aux années 80, avec le ciné-club de la Maison des femmes où elles sont venues plusieurs fois présenter leurs films.
Maria et Katerina ont réalisé depuis plus de quarante ans une œuvre cinématographique et plastique fascinante, aux confins du cinéma expérimental, de la performance corporelle, de l’installation et de l’art technologique. La BNF conserve un fonds Klonaris-Thomadaki qui comprend films, publications par elles et sur elles, et des éléments audiovisuels de leurs œuvres éphémères (performances et installations).
Cette évocation/hommage mêlera lectures choisies par Irène Corradin et projection de Pulsar, film envoyé par Katerina, à laquelle nous souhaitons de trouver la force de continuer, seule, l’œuvre fondée avec Maria.
Pulsar (Cycle de l’ange), Klonaris/Thomadaki, vidéo numérique, 14’, 2001, actante Maria Klonaris, musique Spiros Faros.
Irène Corradin
Le cinéclub des femmes de Toulouse avait découvert le travail de Maria Klonaris indissociable de celui de Katerina Thomadaki...
Ces deux femmes avec lesquelles nous avions fait un stage « caméra super 8 » en 1982 sont restées nos amies.
Elles s'aimaient,
elles ont travaillé avec magie à nous sortir des images stéréotypées, à nous créer imaginativement.
Je voudrais rendre hommage à Maria et apporter un témoignage de notre tendresse à Katerina
Irène C.
Mail de Katerina à Irène Corradin > Katerina évoque les cérémonies d'adieux à Maria, le 21 janvier 2014
Les deux cérémonies d'adieux de mardi dernier étaient superbes.
La messe à Saint-Julien Le Pauvre était très belle, en grec, en français et en arabe (que Maria parlait enfant).
Marie-José Mondzain et moi-même l'avons saluée. Tu peux lire le texte de Marie-José, il est en ligne sur lacritique.org
Au Père Lachaise il y a eu huit hommages suivis d'une bande son avec sa voix dans des extraits du film Les Mères et de la performance Incendie de l'Ange.
Beaucoup de monde, beaucoup d'ami.e.s, beaucoup d'émotion. Immense soutien. J'en suis si reconnaissante.
Trois grandes amies à nous sont venues d'Athènes pour m'aider. Cécile Chich est venue de Londres et les très nombreux mails que je recevais quotidiennement étaient magnifiques.
J'ai été portée par autant d'amour...
Maria s'est ainsi envolée dans une splendide spirale de lumière.
L'idée d'un hommage à Maria à Toulouse me ravit. Grâce à toi, à vous, nos liens avec Toulouse ont toujours été forts. J'aurais beaucoup aimé y participer mais à cette date je serai à Athènes.
Katerina
P.S. Il y a aussi un texte d'Alain Carou* que tu trouveras sur le site du CNC http://www.cnc-aff.fr/internet_cnc/Internet/LettreInfo/Lettre29/lettre_29.html et un autre d'Elisabeth Lebovici sur son blog. > « L'“insoumise du genre”, Maria Klonaris » : ICI
Texte d'Émilie Vergé : Mort de Maria Klonaris > ICI
*Alain Carou, conservateur à la BnF, département de l’Audiovisuel

Maria enfant et Maria dans L'enfant qui a pissé des paillettes (1977)
Le site de Klonaris/Thomadaki : http://www.klonaris-thomadaki.net/astart5.htm